Dominion premier opus
Rejoignez-nous pour cet événement de 24 heures
Le banquet était somptueux, baigné d’une lumière dorée qui glissait entre les lourdes tentures et faisait scintiller les gemmes et les métaux des parures de chaque invité. Les représentants des nations alliées étaient venus nombreux pour célébrer le couronnement du prince héritier, tout juste devenu roi. La salle vibrait de rires, de chants, de toasts exaltés à la gloire de la nouvelle ère que l’on espérait prospère et pacifique. Le vieil ancien roi, affaibli mais rayonnant, regardait son fils avec fierté, assis près de la reine et du jeune fils du roi. L’avenir du royaume semblait lumineux.
Au moment de la présentation des présents, un cadeau particulier attira l’attention : un somptueux heaume d’argent, serti de pierres précieuses. Un ambassadeur aux traits dissimulés dans l’ombre présenta le casque avec des paroles flatteuses sur la bravoure du nouveau roi, affirmant que cet artefact magique renforçait la puissance et la sagesse de celui qui le portait. L’assemblée applaudit à l’idée, et le roi, dans un élan d’exaltation, saisit le heaume pour l’essayer, amusant la galerie par un air faussement solennel.
Mais dès que le casque fut posé sur sa tête, l’atmosphère changea. Au moment de le retirer, le heaume sembla se figer comme une poigne de fer sur son crâne. Le roi tenta de l’ôter, en vain. Une vague d’inquiétude traversa la salle ; les murmures se changèrent en silence lourd. L’angoisse monta lorsqu’il commença à tirer sur le casque, son visage se tordant de douleur, luttant contre une emprise invisible. Les gardes s’élancèrent, tentant de le dégager, mais le heaume semblait scellé, comme si une magie obscure l’avait lié à son porteur. Le roi suffoquait, ses doigts glissant sur le métal lisse, son souffle devenant de plus en plus haletant. La panique se lisait dans ses yeux, et ses lèvres pâles murmuraient des mots inaudibles. En quelques minutes qui semblèrent interminables, le roi s’effondra devant toute l’assemblée, sous le regard impuissant de l’ancien roi, du mage du royaume, de sa femme en pleurs et de son jeune fils, figé par l’horreur.
Au moment où le prince héritier, tout jeune garçon, courait pour se jeter aux côtés de son père, le vieux mage comprit la gravité de la situation. Il claqua des doigts, et dans une brume fugace, l’enfant disparut, mis à l’abri avant que l’enfer ne se déchaîne.
Une tempête de colère et de peur éclata dans la salle. Les invités, les représentants des royaumes voisins, commencèrent à s’accuser les uns les autres. “C’est un acte de trahison !” hurla un dignitaire. “Vous avez empoisonné notre roi !” répondit un autre, les armes dégainées. La tension monta d’un coup, chaque ambassadeur accusant ses voisins de cet assassinat odieux. Les visages d’amitié se transformèrent en masques de haine, et les mains saisissaient déjà les poignées des épées.
Un cri perça l’air, et ce fut le signal. La salle entière explosa dans une furie de coups et de cris, la soie des bannières se teintant de rouge. Les gardes et les invités s’entretuèrent, des sorts furent lancés, des éclats d’armure volèrent, et l’odeur du sang se mêla à celle des festins abandonnés. Chacun se battait pour défendre l’honneur de son royaume, convaincu d’être victime d’un complot. La salle de banquet, autrefois sanctuaire de fête et d’union, devint le théâtre d’une guerre impitoyable.
Sous les yeux du vieux roi, trop faible pour intervenir, la scène se déroulait dans toute son horreur : les nations qui avaient juré paix et prospérité à son royaume se déchiraient désormais sans merci. La vie de son fils avait été arrachée sous son regard impuissant, et son royaume, ce soir même, se divisait, déchiré par la suspicion et la haine.
Dans un coin sombre de la salle, le heaume abandonné reposait sur le sol, sans quiconque pour l’approcher, silencieux témoin du carnage qu’il avait engendré. Le royaume était brisé, et son futur, enveloppé dans une nuit sanglante, s’enfonçait inexorablement dans le chaos.
Programme de la journée
.